Les incursions de Yazz Ahmed dans le jazz du Moyen-Orient

La Saboteuse, le nouvel album de la musicienne anglo-bahreïnie Yazz Ahmed, définit une nouvelle ligne captivante pour le jazz. La trompettiste et bugliste, comme ses contemporains Kamasi Washington, Sons of Kemet, Yussef Kamaal ou The Comet is Coming, apporte une nouvelle perspective au genre qui semble plaire aux innombrables nouveaux amateurs de jazz.

Le deuxième album de Yazz (et le premier chez Naim Records) est une combinaison ambitieuse et brillante de ses origines de jazz britannique et de ses racines arabes, exécuté d’une manière totalement inédite. « J’aime les sons de la musique arabe. Le chant est humaniste » explique-t-elle. « Il est très passionné. Je l’ai assimilé, mais ce n'est que récemment, au cours de ces dernières années, qu’il a fait surface. Je veux intégrer ma culture et mon héritage de jazz britannique. »

Cette musicienne crée des scènes et des ambiances saisissantes avec sa musique. Dans The Space Between the Fish and the Moon, l’ensorcelante trompette s’unit aux rythmes arabes et l’harmonieux vibraphone chevauche le tout avec des notes subtiles de musique électronique. Dans The Lost Pearl, des tambours pressants et des notes basses ondulantes suggèrent une course nocturne dans le désert à la poursuite d’un mystérieux prix.

L’album comporte les contributions de Shabaka Hutchings, lauréat aux prix MOBO, à la clarinette basse, Naadia Sherriff au clavier Fender Rhodes et Lewis Wright au vibraphone. Avec le son tridimensionnel superbement exécuté, c'est un authentique régal pour les amateurs de jazz qui exigent la meilleure qualité audio.

Yazz a collaboré avec Radiohead et These New Puritans et s’est inspirée de leur rock indie et de leurs influences électroniques pour façonner sa perspective unique sur le jazz. Jazzwise l’a décrite ainsi comme « la bugliste incontournable sur la scène rock alternative ». Cette inspiration transparaît dans le morceau Organ Eternal, avec ses temps bouleversants et sa mélancolie, sa silhouette courbée de bugliste.

Elle a aussi reçu les critiques élogieuses d'autres représentants de la presse musicale. Bandcamp Daily la définit comme « un puissant mélange de lyrisme post-bop et d’ambiance de fusion moderne qui parle à la fois au cœur et à la tête. »

L’album La Saboteuse a été publié en quatre parties distinctes, avec de superbes protège-disques créés par l’artiste de Bristol Sophie Bass qui évoquent l’énigme envoûtante de la musique qu’ils contiennent. Ces splendides manchettes ont été élaborées selon une conception d’encart embossé qui renferme le lourd album sur double disque et sont accompagnées d’une brochure de 16 pages riche en détails, qui présente tous les artistes participant à l’album. L’édition CD a une présentation similaire avec une finition UV spot et une brochure de 28 pages dévoilant tous les détails de l’album. Ces deux formats physiques seront disponibles à partir du 2 juin.