Si l’on examine les enregistrements musicaux à l’aide d’un analyseur de spectre, on n’en apprend que très peu sur la beauté de la musique. Il n’y a rien d’intrinsèquement bon ou mauvais, d’heureux ou de triste dans les notes elles- mêmes. Mais une fois qu’elles parviennent à l’oreille humaine, qu’elles sont traitées par le système auditif et transmises aux régions du cerveau qui contrôlent les souvenirs, les émotions, les schémas et les mouvements physiques, on vit une expérience à la fois globale et merveilleusement intangible.
Qu’y a-t-il donc dans les vibrations de l’air perçues comme un son, un timbre, un rythme et une harmonie pour susciter des réponses émotionnelles ? Les domaines scientifiques de la psychoacoustique et de la neuroscience auditive commen cent à lever le voile sur la manière dont la musique affecte le cerveau pour donner naissance à notre expérience subjective. Mais pour comprendre les raisons qui font que la musique est si étroitement et profondément liée à la condition humaine, nous devons nous appuyer sur les théories d’anthropologues, de psychologues et de scientifiques évolutionnistes.